Mercredi 11 septembre avait lieu la 44ème vente mensuelle de produits dépérissant dans l’Ain. Un système qui fut dur à mettre en place lors de sa création en 2020, mais dont l’intérêt n’a pas faiblit depuis. En effet, ce fonctionnement permet d’évacuer de la manière la plus fluide possible l’afflux de bois piqués par les scolytes. Les ventes mensuelles, ce sont des coupes fraichement marquées, à exploiter dans les 6 mois par l’acheteur et sans prorogation du délai d’exploitation possible.  63 articles « urgents » ont ainsi été proposés à la vente pour un volume (très) élevé de 31 700 mètres cubes… En 2023 plus de cent mille mètres cubes de bois ont été mis en vente avec ce cahier des charges, passant largement devant le volume de bois vert proposé lors des ventes publiques traditionnelles. Une adaptation de la stratégie commerciale impactant directement le travail du forestier dans la mesure où elle permet de réduire le temps entre la désignation des bois malades et les chantiers d’exploitation. Un casse-tête pour les chefs d’équipe habitués à des temporalités plus souples. Elle concourt en parallèle à réduire le stock de bois sur pieds des scieries.

Lors de la vente de septembre, un tiers des lots n’ont pas trouvé preneur : ce pourcentage tombe à un quart si l’on considère uniquement les lots présentés une seule fois à la vente mais cela signifie que les lots instables présentant des difficultés d’exploitation avérées n’ont que très peu de chance d’être vendu par soumission. En parallèle, on notera qu’un tiers des volumes ont été acheté par des négociants, souvent positionnés à l’export.  

Si le prix moyen avoisine tout juste les trente euros du mètre cube, c’est grâce aux communes qui retiennent leurs bois verts. Ainsi le marché n’est pas exactement saturé, les acheteurs pas uniquement sélectifs et l’effort du forestier peut être recentrer sur l’urgence. Tout est fait pour maintenir les prix et continuer à proposer des coupes qui, bien que rarement indemnes du scolytes, trouvent preneurs. Cette équation, dans un contexte commercial incertain et sans perspective de reprise immédiate reste dure à équilibrer. Nous continuons en parallèle à promouvoir le développement des contrats d’approvisionnement en bois façonné.

Il n’y a donc pas d’embellies sur les marchés de la charpente ou de l’emballage. Le marché intérieur est largement approvisionné et les scieries résineuses du secteur ont de quoi faire tourner leurs scies. Est-ce que la baisse annoncée des taux d’intérêt relancera le marché ?  A défaut de connaître un changement de la tendance de fond, les communes ont su maintenir leur politique commerciale et se montrer plus solidaires et résilientes qu’on aurait pu le craindre encore en 2020. Nous resterons vigilants sur l’évolution des marchés et les besoins des forestiers pour adapter dès qu’il sera possible cette stratégie.