Le 3 juillet dernier, en partenariat avec l’association Bois des Alpes, les COFOR AURA ont organisé un événement fédérateur pour l’utilisation locale du bois issu du massif Alpin : la visite de la scierie LA PIERRE ET MARTIN à Rognaix.
Nous avons convié une diversité d’acteurs investis dans la filière bois depuis la gestion forestière, jusqu’à la mise en œuvre du bois dans les constructions, notamment publiques, en passant par la première et deuxième transformation et le négoce bois. Une quarantaine de participants ont répondu présents avec une grande majorité de communes maîtres d’ouvrage qui se questionnent sur l’utilisation du Bois des Alpes dans leurs projets. Des participants essentiels à l’appui de cette filière au niveau technique, politique et financier se sont également mobilisés et ont pu nourrir les échanges. C’est le cas de Mme Martine BERTHET, Sénatrice en Savoie, M. Guillaume GONTARD, Sénateur en Isère, des représentants et chargés de mission du Pôle Excellence Bois, des territoires (Communautés de Communes notamment) et du Département de la Savoie.
Différents intervenants (ONF, Scierie de Savoie Lapierre et Martin, Michel Monin SAS, Dispano, Commune de Beaufort) ont ouvert la matinée et ont chacun partagé leur retour d’expérience et leur vision des enjeux, avantages et difficultés du bois certifié Bois des Alpes.
Les échanges et questions qui ont suivis ont porté sur l’enjeux de la fourniture en bois « certifiable » Bois des Alpes. L’ONF a rappelé l’intérêt des contrats d’approvisionnement qui sont un outil, complémentaire à la certification bois des Alpes puisqu’ils mettent en avant la proximité et sécurisent l’approvisionnement pour l’acheteur. La création de liens forts entre acteurs de l’amont et de l’aval de la filière permettra de construire une filière solide capable de résister aux crises, comme c’est le cas aujourd’hui avec la crise scolyte. Il est nécessaire de trouver des débouchés à ces bois en sortie de scierie. La construction bois est une excellente réponse à ce flux massif de bois, d’autant plus qu’il a les mêmes caractéristiques mécaniques que du bois non touché par les scolytes.
Pour l’ensemble des intervenants, la certification Bois des Alpes est un levier puissant de développement du territoire. Elle répond à des enjeux de mobilisation de la ressource de montagne, de valorisation de cette matière première, de pérennisation de l’industrie dans les territoires alpins, de création de circuits courts et de mise en œuvre en local.
Cette démarche de production et de mise en œuvre du bois local certifié bois des Alpes dans les bâtiments publics bénéficie des concours financiers de l’Etat au travers de la CIMA, de l’Union Européenne au travers du fond FEDER Alpes ainsi que de celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Une visite complète de la scierie a ensuite permis de visualiser concrètement, les moyens évoqués en suivant le parcours réel du bois avec différents outils et process permettant d’assurer la traçabilité du Bois des Alpes dès l’entrée sur le parc à grumes.
Le bordereau de livraison donne son identité au lot de bois arrivant. Des boxes de tri son ensuite également dédiés au Bois des Alpes avant passage des grumes dans la cubeuse qui permet la première numérisation des bois avec leur identifiant. La suite du process se fait en intérieur avec les différentes scies et postes d’opérateurs qui programment les découpes en fonctions des défauts et de la qualité des bois et des commandes.
L’événement a permis de faire vivre le réseau et fait émerger le besoin de reconduire des actions similaires dans d’autres départements alpins en incluant d’autres maillons de la filière, avec leurs questionnements spécifiques. C’est le cas par exemple des maîtres d’œuvre qui ont également un rôle important à jouer pour le développement de cette filière.