La forêt des Chambaran est-elle exploitée durablement ?

En 2012 la CFT avait bénéficié d’un PAT quis avait qu’une certaine tension pouvait émergée sur la ressource issue des forêts du massif. Les élus du territoire, mais aussi les citoyens se posent des questions sur la durabilité de l’exploitation forestière du territoire. Si bien que les élus ont demandé à mettre à jour le PAT de 2012 par une évaluation plus poussée de la ressource forestière et d’intégrer un volet biodiversité à ce travail.

Le vendredi 4 octobre, aux Portes de Bellevaux, avait lieu le rendu de cette étude qui intégrait un volet recherche. Ce PAT est basé sur une évaluation de la ressource forestière menée par l’IGN. L’innovation réside dans l’intégration d’une modélisation basée sur une étude des nuages de points LIDAR (Light Detection And Ranging). Cette dernière modélisation a permis d’obtenir de très nombreuses données à une échelle très fine (26.6m x 26.6m), essentielles pour les gestionnaires forestiers. L’INRAE (Institut National de Recherche pour l'Agriculture, l'Alimentation et l'Environnement) a réalisé de son côté une évaluation de la maturité forestière relative sur le territoire. Cette dernière apporte un premier constat cartographique d’un potentiel de biodiversité, certes incomplet, mais qui apporte de nombreux éclairages sur la qualité du milieu. Les COFOR ont pu intégrer dans toutes ces modélisations, la cartographie des changements brutaux des couverts forestiers réalisés par l’INRAE tous les ans.

Les résultats de ce nouveau PAT montrent que depuis 2012 le capital sur pied de la forêt a augmenté et les projections selon les scénarios tendanciels montrent que le capital va continuer de croître, ce qui permet de dire de manière scientifique qu’il n’y a pas de surexploitation dans les Chambaran. Cette affirmation s’appuie sur la preuve que les prélèvements n’excèdent pas la production nette forestière.

Un autre enseignement important concerne l’impact des « coupes rases ». Les coupes rases ne représentent que 0.5% de la surface forestière totale par an. Le territoire dispose de 39 000 ha de forêt. La grande majorité de ces coupes ne dépasse pas 1 ha. Seuls 3 à 4 coupes par an peuvent dépasser les 5 ha et retiennent l’attention du grand public. Cela cristallise des tensions alors que l’impact sur l’environnement à l’échelle du territoire est faible.

Par contre le travail sur la maturité forestière montre une jeunesse assez générale des peuplements et un manque de bois mort en forêt. Cela signifie que la biodiversité forestière présente, est celle qui est inféodée à ces peuplements. Il manque de la biodiversité propre aux peuplements plus matures. Il s’agira de proposer des actions pour améliorer ces points.

 


Source : INRAE

Le besoin en plaquettes forestières des entreprises autour des Chambaran est supérieur au potentiel de production du territoire mais les volumes réellement prélevés sont inférieurs au potentiel de prélèvement, ce qui explique que la forêt continue de capitaliser. Il n’y a donc pas de contre-indication à continuer de construire de petites chaufferies locales.

David Bouvier, conseiller Départemental, Alain Meunier, vice-président de Bièvre Isère Communauté, André Rojat représentant Saint-Marcellin Vercors-Isère Communauté, François Faure représentant la Communauté de Communes de Porte de Drome Ardèche et Christophe Chotan représentant de ArchAgglomération, ont pris acte des résultats et ont participé a un atelier pour requestionner les actions de la charte Forestière de Territoire au regard de ces résultats beaucoup moins alarmants que pressenti.